L'accès à l'information scientifique et technique est entrain de subir des métamorphoses depuis quelques années. Le mouvement du libre accès à cette information a été initié par des pionniers à travers le monde mettant ainsi les bases d'un nouveau mode de communication scientifique dont l'un des aspects est la diffusion des publications scientifiques par les archives ouvertes. Ce modèle de diffusion, loin de se substituer au modèle classique vient le compléter et lui apporter une valeur ajoutée. Toutefois, l'appropriation par les chercheurs du sud de ce mouvement se fait attendre . Le contexte disciplinaire n'est pas non plus neutre : les chercheurs en sciences dures et sciences expérimentales participent plus activement au libre accès que leurs homologues en sciences humaines et sociales. Notre communication ambitionne d'engager une réflexion autour de la problématique d'appropriation des concepts et des pratiques du libre accès et des archives ouvertes par la communauté des chercheurs tunisiens en sciences de l'information et de la communication (SIC). Les hypothèses que nous pourrions avancer relèvent : - de la rareté des formes de coopération scientifique entre les chercheurs en SIC ; - d'une conscience des enjeux du libre accès perçue chez les chercheurs en SIC par rapport à leurs homologues dans les autres disciplines des sciences humaines et sociales ; - d'un engagement inégal dans le mouvement des archives ouvertes entre chercheurs en sciences de l'information et chercheurs en sciences de la communication ; - de la persistance de préjugés sur les archives ouvertes notamment les aspects juridiques et techniques bien que nous soyons dans une communauté des sciences de l'information et de la communication. Notre méthodologie de travail comprend deux volets : un volet quantitatif et un autre qualitatif. Il s'agit dans une première étude de dénombrer les dépôts des chercheurs tunisiens en SIC dans les archives ouvertes. Nous procéderons à cet effet au dépouillement d'ArchiveSic qui est l'archive francophone de référence en info-com. Cette approche nous permettra d'évaluer (ou de connaître) le degré de participation effective des chercheurs tunisiens dans les archives. Une deuxième étude de terrain, à travers une enquête par questionnaire directe et par messagerie électronique auprès des chercheurs tunisiens en SIC, a permis de clarifier les résultats relevés lors de la première étude.