Traces de contenus africains sur Internet : entre homogénéité et identité

 

Les Technologies de l'Information et de la Communication ont suscité en Afrique comme ailleurs de nombreux débats. Il suffit d'aller sur de nombreuses listes de diffusion consacrées à ce continent, Africanet, Africanti, CSDPTT et bien d'autres pour s'en convaincre. En effet, à côté d'un enthousiasme partagé, subsiste des inquiétudes notamment auprès d'un certain nombre de chercheurs qui rappellent que  ces outils peuvent tout aussi bien représenter une menace pour l'Afrique, contre-pieds donc à l'oeuvre de Jacques Bonjawo[1] et aux différentes interventions sur les listes précitées. Une menace pour les cultures minoritaires, parce qu'affirme-t-on, au contact des autres, la culture tend à s'uniformiser sur l'ensemble de la planète. On se souvient donc là de nombreux discours sur la  «mondialisation des cultures »[2], mais aussi un certain héritage des concepts issus de l'idéologie marxiste et remis au goût du jour par Marcuse, Adorno et autres membres de l'école de Frankfort. L'aliénation culturelle, la domination de la culture occidentale retrouve avec Internet un nouveau relent avec l'introduction des nouvelles technologies.

Mais au delà de ces énonciations, elles-mêmes souvent contaminées, il paraît important de voir ce que révèle l'observation d'Internet ou plutôt de nous intéresser à ces traces de contenus africains aujourd'hui visibles sur Internet. Parler de ces traces, c'est également penser à la façon dont des identités africaines s'expriment sur cet espace réputé « culturophage ».

 

Une longue histoire d'échanges culturels

L'histoire de l'Afrique est faite de rencontres, de brassages de cultures. De l'Afrique des grands royaumes, on en est aujourd'hui à l'Afrique des immigrés après être passé par la colonisation suivant un parcours bâti sur l'idée d'échanges, de voyages, de rencontres souvent violentes, injustes mais des rencontres tout de même. Cette violence souvent économique, politique, militaire, culturelle s'est parfois appuyée sur des dispositifs technologiques. On se rappellera, concernant les technologies de l'information et de la communication, que l'Afrique a connu successivement l'introduction du téléphone fixe, de la radio, du magnétophone,  de la télévision, de la vidéo, du téléphone sans fil et aujourd'hui d'Internet. Ce qui est constant à travers toutes ces expériences, c'est que les populations de ce continent ont su trouver des alternatives aux solutions  qui leur ont été présentées. L'observation des expériences radiophoniques ou télévisuelles montre un vaste chantier de braconniers, d'inventeurs et de  sourds mais révèle également que le continent noir a su adopter ces outils et les mettre au service de sa culture. On ne saurait nier l'influence des cultures occidentales, mais ce qui est important c'est cette capacité de métissage, d'hybridation ou d'appropriation observée jusque là[3]. De même qu'aujourd'hui, de nombreuses voix se sont élevées, avec l'arrivée de la radio, de la télévision... pour dénoncer ces agressions contre une culture que de nombreux chercheurs  considèrent encore comme vierge. L'exemple de la radio et de la télévision nous montre pourtant que les Africains ont su les adapter à leurs besoins, en créant des émissions plus proches d'eux, de leurs cultures, et donc mieux acceptées par le public. Le succès de l'émission Lissapo à Brazzaville et à Kinshasa n'est pas une exception.

A la télévision, après les sketchs ivoiriens, ce sont les séries télévisées nigérianes "karachika" qui battent les records d'audience aujourd'hui. Il apparaît donc à travers ces exemples qu'il y a un certain nombre de facteurs qui peuvent jouer un rôle important dans le succès d'un programme médiatique, mais le plus important de tous reste la proximité.
Les spécialistes de la réception considèrent que plus une personne habite près de chez vous, plus elle parle avec vos mots des choses qui vous concernent, plus vous avez envie de l'écouter. C'est également la loi du mort kilométrique qui explique le mieux le succès de ces productions. L'identification, la projection sont ici rendues faciles par la ressemblance physique avec ces acteurs, mais aussi par le respect des
valeurs et des croyances qui sont les leurs. En tous cas derrière la faiblesse technologie du continent africain se cache une impressionnante capacité d'appropriation et de réinvention à laquelle il convient de s'intéresser.

 

Vers la surrection de l'Internet africain

Comme ce fut le cas de la radio[4], on assiste en effet à une prise en main des NTIC par les chercheurs, les associations, les gouvernements, les populations ou tout simplement les Africains et c'est de ce développement qu'il est question quand on évoque la surrection de l'Internet africain, cet espace qui croît à l'image d'une montagne surgissant des entrailles de la terre. Les problèmes matériels sont réels, la faible présence des contenus africains[5] aussi, mais il paraît intéressant de voir comment apparaissent sur Internet les traces de contenus africains. Traces parce que ces contenus sont noyés dans des flots d'informations qui souvent ne laissent présager la présence d'une quelconque «africanité ». Rechercher les éléments de culture africaine dans le cyberespace peut parfois ressembler à un examen de laboratoire où loupe à la main, le spécialiste recherche les traces d'un produit quelconque. Paradoxalement, il n'est pas erroné d'affirmer aujourd'hui qu'Internet est riche d'Afrique. A titre d'exemple, on peut dénombrer aujourd'hui plus de 200 milles noms de domaines enregistrés en Afrique. De même en tapant le mot clé site africain[6], on est surpris par le nombre de réponses qu'on peut obtenir (près d'un million). Sur la liste, apparaissent bien sûr des sites promotionnels soutenus par les organismes internationaux, mais aussi des pages personnels, des sites institutionnels ou associatifs, des sites portails africains et c'est sur ces sites portails que va d'ailleurs s'appuyer cette étude. 

 

Les sites portails africains

Notre étude a porté sur les 10 sites portails les mieux référencés[7] sur Internet à partir du mot clé «portail africain ». Il s'agissait de déceler des traces de culture ou d'identités africaines sur ces sites. Nous avons ainsi observé et analysé les noms, les éléments graphiques, la présentation et le contenu de la page d'accueil, les balises «description » et «keywords ». Dans cette analyse, nous nous sommes efforcé de déceler la présence d'éléments de culture africaine. Une première approche de ces sites nous permet de les grouper en 4 catégories :

-           sites portails généralistes ;

-           sites portails culturels ;

-           sites portails des entreprises ;

-           sites portails de pays.

En ce qui concerne les sites généralistes, l'analyse a porté sur Africaonline[8] (www.africaonline.com), Woyaa[9] (www.woyaa.com), Africahomepage (www.africahomepage.org), afrik.com (www.afric.com).

Comme le nom l'indique, ces sites portails offrent au public un contenu très diversifié allant de l'actualité politique à l'actualité sportive en passant par la rubrique santé, le coin rencontre, les recettes de cuisines. Ces sites jouissent pour la plupart d'une bonne notoriété et constituent la porte d'entrée principale du web africain. A titre d'exemple, Africaonline offre un lien vers plus de 11.400 sites consacrés à l'Afrique[10]. Bien évidemment, tous ces sites contiennent des références, surtout dans la partie information, aux graves problèmes qui affligent le continent africain. Ce qui, par contre, constitue une véritable nouveauté empirique c'est l'illustration de plusieurs aspects de la vie africaine souvent ignorés dans les médias classiques habitués à servir à l'opinion publique internationale une représentation qui fait de l'Afrique un continent sous-développé, et où il ne se passe presque rien qui puisse oeuvrer pour le développement.

En tous cas, on sent ici la volonté de montrer une Afrique qui bouge, à travers une vision plus large, une analyse plus approfondie des événements[11]. En règle générale, les sujets abordés font l'objet de discussion  à travers des forums appropriés dans lesquels on note d'ailleurs un certain engouement des internautes, ces personnes souvent privées de parole sur les sujets qui les concernent au premier chef.

L'examen de ces forums laisse  supposer l'attachement des internautes à des sujets qui sont liés à la culture, au développement. Sur Afrik.com par exemple, le taux de réponses le plus élevé concerne une discussion sur l'excision et une autre sur le rôle des ONG.

On est là loin des basses préoccupations matérielles et loin de la rumeur ou des commérages sur lesquels certains sites se sont spécialisés.

Pour ce qui est des sites portails culturels, l'analyse a porté sur Africacollect (http://africacollect.free.fr),  Assala (www.assala.com), Agor@frica (http://www.agorafrica.com), dogori (www.dogori.com). Comme on pouvait le prévoir, ce sont des sites qui regorgent d'images d'objet d'art africain. Ce qui est marquant ici c'est le style souvent très proche de l'oralité. Assala est comme un livre de contes ouvert sur Internet dans lequel, une fois de plus Patrick Nguema Ndong[12] démontre ces talents d'orateurs. Mais les récits sont souvent émaillés de mysticisme, mélange de croyances africaines, occidentales et orientales. On est quelquefois surpris par le choix des rubriques : horoscope, forums magiques, les rituels de contacts... A côté de ce portail se trouvent des sites sur l'art africain comme Africacollect[13], des sites sur l'historiographie africaine (agor@frica), des sites sur la musique africaine (dogori).

 

Les portails économiques qui ont été analysés sont  Afrikeco[14] (www.afrikeco.com), Africa21[15], Mbingou[16]. Ces sites sur les entreprises africaines se fixent avant tout la mission de participer au développement du continent par la mise à disposition des entreprises d'informations nécessaires au développement de leurs activités et en les aidant à assurer une visibilité internationale. De nombreux portails consacrent beaucoup de place à la création de sites d'entreprises.

Enfin l'analyse a également porté sur des sites portails de pays comme Seneweb[17] (http://www.seneweb.com) pour le Sénégal et  Congopage[18] du Congo Brazzaville. Il s'agit généralement de lieux de partage de souvenirs vécus, de lieux de retrouvailles où se nouent et se renouent les amitiés, à la recherche du lien social souvent perdu ou mis à mal par l'éloignement du pays d'origine.

 

Une information de proximité

Dans l'ensemble, ces sites s'efforcent de diffuser un contenu proche des internautes. La proximité que nous observons ici va au delà de l'acception journalistique qui se formalise à travers la notion du mort kilométrique. Elle apparaît plutôt comme une affinité non seulement avec l'information elle-même mais aussi avec la forme. En effet, les webmasters éditoriaux essaient de parler le langage de leurs publics et s'impliquent tellement qu'ils ont parfois du mal à observer cette distance nécessaire aux spécialistes de l'information. Le langage peut être cru, donc en accord avec le registre des internautes. On retrouvera donc dans ces sites des formes et des expressions proches du parler africain, des proverbes africains, certains sites leurs consacrent d'ailleurs des pages entières.

 

Des noms très évocateurs

L'observation des noms fait apparaître un réel désir de recherche ou d'affirmation identitaire. On remarquera que la plupart des noms choisis sont africains et sonnent africains. ils ont en outre pour beaucoup d'entre eux une signification très profonde, rappelant soit la tradition, soit l'historiographie africaine.

Mbolo signifie bonjour, mais au delà de la simple salutation, il s'agit là d'un mot fédérateur, symbole de l'unité et de l'harmonie des peuples puisqu' utilisé dans plusieurs langues. Mbolo souvent utilisé au Gabon devient Mboté au Congo et Mboté na yo en république démocratique du Congo. Ce mot, à côté de muntu, permet de reconnaître les langues Bantu.

Habari  veut dire nouvelle en Swahili, le Swahili qui est par ailleurs la langue la plus parlée d'Afrique. La nouvelle permet en Afrique de vivre avec les autres, de partager leurs joies et leurs douleurs. C'est encore une fois de plus un symbole de l'unité africaine qui est mis en avant ici.

KamChaka fait référence à Chaka le roi des Zoulous et kam le diminutif de kamite qui rappelle à la fois la civilisation noire égyptienne et le combat du professeur Cheick Anta Diop. On retrouve ici la recherche d'une reconnaissance de l'Afrique ce continent aux réalisations et aux civilisations souvent méconnues. L'association de Chaka et d'un concept diopien en dit long sur le positionnement de ce site.

Enfin il y a le mot Afrique qui revient dans africa-online, afrika.com, allafrica, africultures, africamov, africagora, africamaat, africast, mailafrica...

 

Des éléments graphiques symboliques

Les catégories évoquées ici ne sont pas exhaustives, mais malgré des positionnements différents, nous avons pu observer un certain nombre de récurrences : récurrence des éléments graphiques suivants : le tamtam, l'arbre, les amulettes, la case, la femme, la statuette, la calebasse[19] la carte de l'Afrique, le masque[20].

La carte d'Afrique est présente sur le logo de la plupart des portails : Mbolo.com...

En ce qui concerne les codes couleur, il y a surtout le vert, le jaune et le rouge.

On pourrait dire que les créateurs de sites reproduisent ici l'image qu'ils ont de l'Afrique ou en tout cas essaient de coller à l'image que le public a de ce continent. Il est donc très facile sur Internet de reconnaître un site africain des autres. Cela n'est pas exclusif à ce continent puisqu'on va trouver également sur les sites asiatiques des éléments de référence comme le dragon, le soleil, boudha...

Mais en dehors de ces positionnements identitaires, les africains commencent à se démarquer par l'interface graphique qu'ils proposent. Le modèle «bureau » est  toujours en vigueur, bien sûr mais on voit de plus en plus des signes iconiques facilement mémorisables et très parlant pour le public africain. En effet, l'internaute doit pouvoir se repérer facilement dans cet espace en se servant des indicateurs faisant partie de sa vie quotidienne. Des objets comme le chemin, le fleuve, la place du marché, la place du village, l'arbre, la maison permettent aux créateurs de sites de  bâtir des interfaces plus faciles et plus pratiques.

 

Les raisons de l'éclosion

Le développement de l'Internet africain s'explique par le contexte, un contexte marqué par les difficultés matérielles mais qui paradoxalement reste favorable à l'éclosion d'Internet.

Ce développement inattendu s'explique sans doute par le rôle qu'Internet peut jouer dans la société africaine et aussi aux rôles des organisations nationales et internationales qui en ont compris les enjeux. En effet, tout comme la radio, Internet joue un véritable rôle social en Afrique. Des personnes installées dans des villages qui n'ont pas le téléphone, communiquent via l'Internet. Soit elles se rendent dans la capitale, soit elles laissent un message à un chauffeur qui va en ville et envoie un e-mail, tout en relevant le courrier.  D'ailleurs, de récents travaux scientifiques mettent en lumière le rôle social d'Internet en Afrique, cet Internet, nouvel arbre à palabre. A cela s'ajoute le fait qu'Internet suscite un immense espoir pour les jeunes scolarisés d'accéder à des ressources jusque là indisponibles[21], un  espoir pour les entreprises africaines qui cherchent à nouer des relations d'affaires, un espoir pour les chercheurs africains qui veulent intégrer les réseaux internationaux et financer  leurs recherches...

Cet engouement vis-à-vis d'Internet a bénéficié d'un solide appui du monde associatif, des gouvernants, des organisations internationales. En effet, pour les organisations internationales, les NTIC offrent une opportunité sans précédent dans la lutte contre la pauvreté, « Internet fait tomber les barrières géographiques, accroît l'efficacité des marchés, crée des opportunités de revenu et favorise la participation à l'échelon local ». Pour cela, la réduction de la « fracture numérique » est  devenue une des préoccupations majeures de la communauté internationale. L'UNESCO, le Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc), le Sommet du millénium de l'ONU, le G8 d'Okinawa et, plus récemment les forums de Davos et de Porto-Alegre ont accordé une place importante à ce phénomène.  Cette prise en compte a donné naissance à des programmes de coopération dont le projet ADEN (Appui au désenclavement numérique) du Ministère français des affaires étrangères, les projets PAGE (Point d'accès jeune) et Campus numériques de la Francophonie.

Les gouvernements africains ont également pris conscience des enjeux des NTIC et du rôle qu'elles peuvent jouer dans le développement aussi bien économique que culturel. Ainsi dans de nombreux pays se développent des programmes et des actions à mener. On se souvient à ce sujet de l'activisme du président Sud Africain Thabo Mbeki, du concept de «solidarité numérique » lancé par le président Wade[22]...

Enfin, il ne reste plus aucun pays africain où l'on ne puisse trouver une association pour la promotion  des technologies de l'information et de la communication. Tous ces efforts ont abouti à la multiplication de cybercentres qui au delà des grandes villes gagnent aujourd'hui les villes secondaires : Zinguinchor, Mbuji Mayi, Pointe Noire ...

Certaines ont d'ailleurs adopté des solutions wireless pour donner accès à Internet à des populations habitant des zones dépourvues d'infrastructures de télécommunication.

Beaucoup de ces organisations non gouvernementales se spécialisent dans le développement durable c'est le cas de ORIDEV (Oritameta Développement), IAFRIC(Information, Communication et Développement en Afrique), RESIDD (Réseau des sites Internet pour le Développement Durable),  AEDEV (l'Association e-développement), RIFOD (Réseau d'Information et de Formation pour le développement).

L'Internet africain est donc une réalité vécue au fin fond de l'Afrique, mais un certain nombre de questions restent à poser.

 

La question des langues africaines sur Internet

Dans les premières années du Web, plus de 90 % des sites étaient en anglais. Cette situation a suscité des débats sur  la domination culturelle américaine et sur la diversité linguistique à travers le réseau. Même si ces dernières années, le pourcentage est tombé sous la barre des 50 %. Les langues africaines demeurent quasi inexistantes sur le web. On peut tout de même observer aujourd'hui,  des signes évidents de changement. Plus d'une centaine de logiciels de traitement seraient disponibles sur Internet[23] et les hommes politiques africains en association avec les chercheurs se préoccupent beaucoup de la question[24]. En attendant on peut observer sur Internet un certain nombre de sites dédiés à l'apprentissage des langues africaines comme le Lingala, le Swahili, le Yoruba et bien d'autres... En outre les sites africast (http://www.afrcast.com)  et mailafrica (http://mailafrica.net/) par exemple permettent à leurs membres d'envoyer des courriels dans la langue africaine de leur choix. Plusieurs langues sont dores et déjà opérationnels (Afrikaans, Hausa, Igbo, Swahili, Wolof, Xhosa, Yoruba, Zulu, Ewe, kikuyu, kamba , Luganda, Ndebele, Sesotho, Amharic...). La technique consiste à disposer d'un clavier virtuel visible sur l'écran, qui permet de choisir les caractères recherchés (beaucoup de caractères de langues africaines n'étant pas disponibles sur le clavier ordinaire).

Cette innovation a connu un écho très important dans les différents forums de la diaspora qui vraisemblablement ressentait le besoin d'échanger dans la langue qui lui est la plus proche.

 

 

 

 

Une visibilité quasi parfaite

Même si des efforts restent à faire au niveau de leur positionnement sur le web, les sites africains sont très visibles sur Internet, cette visibilité est augmentée avec le lancement de moteurs de recherches africains (woyaa, africanet, africances, abidjanet, africaweb...).

Ces différents sites offrent de ce continent, des pays qui le composent et des acteurs locaux une image certainement plus riche et plus complète que celle diffusée par les médias occidentaux. En tous cas pour beaucoup de créateurs de ces portails, Internet est une occasion tout à fait exceptionnelle de promouvoir son pays, de valoriser les cultures orales, la musique ou les arts plastiques. L'Afrique présentée sur le web est «une Afrique qui bouge».

 

 

Alain KIYINDOU, CERIME-Université Robert Schuman de Strasbourg

alain.kiyindou@urs.u-strasbg.fr

http://www.ticom.info

 

Références bibliographiques

·         Agrawal, A. Classification des savoirs autochtones : la dimension politique in revue internationale de sociologie n°173, UNESCO/ERES, 2002, pp321-324

·         Ba A. Internet, Cyberespace et usages en Afrique, L'Harmattan 2003

·         Bonjawo J. Internet une chance pour l'Afrique, Karthala 2002

·         Chéneau-Loquay A. Enjeux des technologies de la communication en Afrique, Karthala 2000

·         Kiyindou A. Culture et appropriation de l'information générale et spécialisée en milieu rural africain  in  Hermes n°28, Paris, 2001  pp. 233-244

·         Marcoccia M. (1998) : La normalisation des comportements communicatifs sur Internet : étude sociopragmatique de la Nétiquette In N. Guégen, L. Tobin (eds.). Communication, société et Internet. Paris. L'Harmattan : 15-32.

·         Ntambue Tshimbulu R. L'Internet, son web et son E-mail en Afrique, L'Harmattan 2001

·        Paugram S. La disqualification sociale, PUF 1991

·         PIMIENTA D.  Quelle espace dans l'Internet en dehors de la langue anglaise et de la culture «made in USA » in les cahiers du numérique n°3/4-2001, Hermes sciences publications

·         

 

 



[1] Bonjawo 2002

[2] Jean Pierre Warnier et autres

[3] cf Alain Kiyindou 1997

[4] Aujourd'hui, la radio est devenue un élément du paysage communicationnel de la société africaine. C'est elle qui rythme le temps, c'est également elle qui renseigne sur la santé des membres de la famille, sur les mariages et autres fêtes de la communauté.

[5] L'Afrique héberge à peine le 100 000e du total mondial des pages Web.

[6] Yahoo France 109000 réponses, Google.com 114000 réponses, Aol France 109000 réponses, Google France 106000 réponses

[7] selon abondance.com

[8] Africaonline  est un portail anglophone qui jouit déjà d'une bonne notoriété. Sa page d'accueil donne accès aux sections consacrées à l'information, à la vie politique, et ses rubriques sur les affaires et l'économie, le sport, les loisirs, l'art et la culture, la santé, les femmes, les sciences et la technologie...  Ce portail contient aussi une section " Petites Annonces " qui signale les opportunités de travail.

[9] Woyaa  surnommé le Yahoo africain permet d'accéder à des milliers de Sites Africains sur Internet. Les informations sont classées dans différentes catégories (Arts
Commerce, Education...). On y trouve aussi une entrée par pays.

 

[10] A noter que très peu de sites sont hébergés dans des domaines africains.

[11] Chaque semaine, Mbolo.com fait un gros plan sur une entreprise africaine

[12] Animateur de radio Africa numéro 1

[13] Africacollect permet d'accéder à des sites de peintres, sculpteurs, acteurs, musiciens africains, mais propose aussi un certain nombre d'information à travers ses rubriques expositions, musique, musée virtuelle, photographie,association...

 

[14] Afrikeco propose un Annuaire des entreprises et des acteurs économiques africains. Des offres et demandes d'emploi, l'actualité économique, des annonces, une place de destockage.

 

[15] Bien que Africa21 soit un portail sur les affaires, il propose aussi des rubriques sur  l'information, les problèmes du développement, la culture, le tourisme, la condition des femmes, la santé. Chaque semaine, l'attention est portée sur un pays africain différent.

[16] Mbigou.com a pour objectif de recenser et promouvoir les sites Internet africains, de favoriser l'utilisation et le développement de l'outil Internet en Afrique, de valoriser les sites Internet à contenu africain et de leur garantir une visibilité sur le réseau mondial.

 

[17] Seneweb est le portail sénégalais le plus visité sur Internet.

[18] Né de la volonté de quelques journalistes, développeurs web, désireux d'accroître la présence du Congo sur les autoroutes de l'info Congo web atteint aujourd'hui une audience mensuelle de plus de 30 000 pages vues, et un rythme de fréquentation qui dépasse les 10 000 visiteurs uniques par mois. Congoweb   recense tous les sites parlant du Congo-Brazzaville.

[19] Mahougnon Kakpo explique que la calebasse est le récipient par excellence pour les offrandes aux Vodun. Les Fon du Bénin désignent la calebasse par le terme Ka qui désigne la vie, la femme, la fécondité, la génération, la grossesse. Toutes ces images renvoient à la péponide (la calebasse) qui, non évidée, a une forme ovale représentant une panse renflée et contenant le principe actif de la vie. Le ventre de la femme enceinte est un Ka (calebasse) d'où émergera l'Existant, c'est-à-dire une âme, un esprit. Le Ka (calebasse) est donc l'âme, l'esprit, l'ombre, le double.

 

[20] Il y a quelques exceptions, le site de Woyaa par exemple ressemble étrangement à celui de Yahoo.

[21] Les  points d'accès Internet sont des fenêtres ouvertes sur les plus grandes bibliothèques scientifiques et techniques du Monde, autant de postes de lecture de la presse internationale, autant de vecteurs accélérant la circulation des idées... Même ces chiffres restent très bas comparativement à ceux de l'Union européenne ou des Etats unis, il y a maintenant beaucoup plus d'accès Internet que de places dans les bibliothèques et les centres de documentations des mêmes pays.

 

[22] Principe qui a pour but la résorption du fossé numérique grâce à des contributions individuelles[22] : Fossé numérique et solidarité numérique Article publié le 7 mars 2003 dans Le Monde

 

[23] La société canadienne Progiciels BPI met gratuitement à la disposition de toute personne résidant en Afrique les progiciels  Alibi, Concorde, Recode, Ventile, et Vocable,  progiciels de TCAO permettant de traiter des textes en bambara, éwondo, fulfulde, lingala, sango, ou wolof.

 

[24] Au cours de la Conférence régionale africaine préparatoire au prochain Sommet mondial sur la société de l'information qui s'est tenue en mai dernier à Bamako, le ministre malien Adama Samassekou, a réuni autour de lui des linguistes et des informaticiens pour plancher sur la présence des langues africaines sur Internet.